Vous souvenez-vous de Mohammed? Dans mon billet précédent, je disais que nous étions passé chez lui en février pour lui donner quelques meubles qu'il n'avait pas encore réussi à dénicher (lit, table de salon, meuble de rangement) depuis son arrivée à Montréal.
Lorsque j'y suis retourné une seconde fois pour lui apporter des trucs de plus, il m'a demandé s'il devait me donner de l'argent pour tout ça. J'ai répondu que, lorsque nous apportons des meubles à des demandeurs d'asile qui viennent tout juste d'arriver au pays et qui vivent avec presque rien (comme c'est le cas pour lui - il est arrivé du Soudan en décembre dernier), nous préférons éviter de tomber trop rapidement dans la logique, bien commune chez nous, du "nous te donnons des biens matériels en échange de ton argent".
Je lui suggère une alternative que nous privilégions à Meubles et monde: "Que dirais-tu, à la place, de venir avec moi la semaine prochaine pour m'aider à livrer des meubles à une famille qui vient aussi tout juste de s'installer au Québec depuis peu ? Ce sera pour toi une façon de contribuer pour le service que nous t'avons offert et de mon côté, je vais déjà avoir mon bénévole de trouvé pour la semaine prochaine! Gagnant-gagnant comme situation, n'est-ce pas?".
Mohammed a accepté d'emblée. Je suis donc allé le chercher chez lui jeudi matin et nous nous sommes rendus chez la famille en question, une mère et ses cinq enfants arrivés du Congo depuis janvier, eux aussi en tant que demandeurs d'asile.
Le portrait était touchant: un gars du Soudan, montréalais depuis à peine quatre mois, apporte une commode des lits, une lampe et des tables de chevets chez une mère de famille congolaise arrivée, pour sa part, depuis seulement deux mois. Lorsque tous les meubles sont entrés et installés dans le demi sous-sol, la mère nous offre un verre de jus d'orange alors que je tente d'expliquer tant bien que mal à ces deux nouveaux Québécois qu'il ne fait jamais 28 °C en plein mois de mars et qu'il s'agit là d'une étrange vague de chaleur!
Au retour, Mohammed me dit que tant qu'il n'aura pas trouvé d'emploi, il continuera à nous aider bénévolement à Meubles et monde.
Et moi, je me répète mentalement la même chose: cette contribution vaut bien plus que l'argent qu'on aurait pu lui demander pour les meubles qu'il a reçu.
Conclusion de l'histoire: je crois toujours de plus en plus en la philosophie participative de Meubles et monde! Et si quelqu'un nous affirme encore une fois qu'en *donnant* les meubles aux familles au lieu de leur demander une contribution financière, nous allons contre le principe de la dignité de la personne, nous lui répondrons simplement ceci: "Une paire de bras vaut bien plus qu'un 20 piasses!"
On a même ramassé une petite maison de poupée, dont le toît était malheureusement un peu trop fragile / Someone donated a dollhouse - with a fragile roof!
You may remember Mohammed from my last post. We delivered a bunch of furniture (bed, coffee table, dresser) to his place back in February. Recently, I went back to deliver a few more items and he asked me if he should offer me some money. I told him that when we help newly-arrived refugee claimants whose apartments are nearly empty (like his when he arrived from Sudan in December) we'd rather not turn it into a consumer relationship wherein we exchange goods for money.
I suggested an alternative that is central to our mission at Meubles et monde: "How about next week you come help me deliver furniture to another new immigrant family? It would be a concrete way for you to contribute - and I'd already have next week's volunteer lined up! It's a win-win situation, right?" Mohammed accepted my offer. So Thursday morning I picked him up at his place and we drove over to deliver furniture to a mother and her five children, who arrived from Congo in January as refugee claimants.
It was a beautiful site: a guy from Sudan who has been a Montrealer for nearly four months, delivering a dresser, beds, a lamp and bedside tables to a Congolese mother who arrived in Canada two months ago. Once we had brought in all the stuff, She offered us a glass of juice and we chatted together, as I tried to explain that it's usually never 28 degrees outside in March!
Back in the truck, Mohammed told me that until he finds a steady job, he'll continue to volunteer with Meubles et monde. I know this much is true: his contribution is worth a hundred times more than any money he could have paid for the furniture we gave to him.
Moral of the story: more and more, I believe in the participative "pay-it-forward" philosophy of Meubles et monde! Sometimes we're told that if we don't ask for payment when we deliver furniture, than we're not treating our recipients with dignity. But for us, willing hands are worth far more than twenty bucks.
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